C'est à la fin du 19ème siècle que les francais commencèrent à s'implanter dans les régions qui allaient former plus tard l'Indochine
Francaise. Certains historiens pensent à ce propos que l'Etat du Laos n'existerait pas aujourd'hui si le territoire avait été laissé aux
mains des chinois et des vietnamiens.
Apres plusieurs années de lutte et de revendications pour l'autonomie pendant lesquelles le Japon est intervenu, la France,
vers la fin 1946, prête a concéder son autonomie au Laos, invita le Lao Issara (Laos Libre) à participer
aux négociations officielles. Mais le mouvement se scinda alors en trois factions distinctes. La premiere
sous la férule de Phetsarat refusa de négocier avec les francais et exigea l'indépendance immediate selon
ses conditions. Dirigée par le Prince Souvanna Phouma, demi frère de Phetsarat, la deuxième se declara favorable
à la négociation, tandis que la troisieme, conduite par le prince Souphanouvong, un autre demi-frère, préféra
se mettre d'accord avec le Vietminh d'Ho Chi Minh.
Apres avoir reconnu le Laos "Etat associé indépendant" au sein de l'Union francaise, c'est finalement en
1953 que la France reconnu la pleine souveraineté du Laos.
Jusqu'en 1975 le pays connut une impressionnante succession de bouleversements politiques. Malgre la
formation d'un gouvernement de coalition en 1957 rassemblant le Front Patriotique Lao et le Gouvernement
Royal Lao, sous la férule de Souvanna Phouma, les dissensions trop persistantes conduirent à une succession
de coups d'états avec le soutien plus ou moins direct d'un coté de l'URSS et de la résistance Nord Vietnamienne
et de l'autre des USA.
En 1962 une nouvelle tentative de gouvernement d'union nationale réunissant entre autres les princes Souphanouvong et Souvanna Phouma avorta.
Entre 1964 et 1973 la guerre d'Indochine s'intensifia et le Laos endura des bombardements massifs de la
part des américains et des larguages d'herbicides aux conséquences dramatiques (pollutions et infirmités).
C'est en 1975 que les communistes prirent le pouvoir provoquant aussitôt l'exode de l'élite politique et
commerciale du Laos, essentiellement vers la Thailande. Le pouvoir s'engagea dans une politique
de socialisation accélérée qui se traduisit par la réduction effrénée du secteur privé et l'augmentation
intensive des coopératives agricoles.
La pratique du Bouddhisme, religion traditionnelle du Laos subit également d'importantes restrictions.
Apres un constat d'échec évident, le gouvernement, à partir de 1988 engage une politique de privatisations
et de libéralisation économique afin d'obtenir des aides exterieures. Les autorités redoutent cependant
que cette libéralisation économique, encore tres prudente, ne s'accompagne un jour, d'une démocratisation.
Le 26 mars 1989, les élections a l'Assemblée suprême du peuple (les premières élections législatives depuis 1975)
n'opposent que des candidats appartenant au gouvernement ou au Parti populaire révolutionnaire Lao (PPRL), parti
unique au pouvoir depuis 1975. En octobre 1990,une demi-douzaine de partisans du multipartisme, parmi
lesquels deux vice-ministres sont arretés. Le 14 août 1991, l'Assemblée suprême du peuple (qui deviendra
Assemblée nationale) adopte une constitution qui rappelle que le PPRL reste le noyau central d'un
système de "démocratie populaire". Mais le "socialisme", qui n'est pas mentionné dans ce texte, est presenté comme un
objectif lointain. Le 25 août, les députés élisent Kaysone Phomvihane, secrétaire général du PPRL depuis 1955
et Premier ministre depuis 1975, à la tête de l'Etat; il remplace le prince Souphanouvong. La mort de K. Phomvihane, le
21 novembre 1992, laisse un vide politique mais ne devrait pas changer les orientations du régime. Le 25 novembre, le parlement
élit Nouhak Phoum Savanh (80 ans), président de l'Assemblée nationale, a la tête de l'Etat. Le 28, le PPRL porte a sa direction Khamtay
Siphandone (72 ans), qui conserve ses fonctions de Premier ministre et apparaît comme le nouvel homme fort du pays. Les élections
législatives de decembre 1992 ne marquent aucun changement (le PPRL choisit les 154 candidats aux 85 postes de députés).
Le VI ème congrès du PPRL qui s'est tenu en mars 1996 n'a pas apporté de modifications à la tête de l'état.