COMMUNIQUE
Dépêche AFP : Décès en prison d'un prisonnier de conscience laotien
HANOI, 10 mars (AFP) - Un prisonnier de conscience laotien est décédé en prison, probablement en raison de manque de soins médicaux, a annoncé mardi l'ambassade des Etats-Unis à Vientiane.
Un porte-parole de l'ambassade contacté par téléphone a déclaré que la mission américaine avait été informée du décès de Thongsouk Saysangkhi, 59 ans, par le ministère des Affaires étrangères.
Thongsouk, qui souffrait de diabète, est décédé dans la nuit du 9 au 10 février. Il avait été condamné en 1992 à une peine de 14 ans de prison pour avoir lancé des appels au multipartisme dans le pays communiste.
Il avait été vice-ministre des Communications, des Transports et des Postes puis vice-ministre de la Science et de la Technologie, peu avant son arrestation en 1990.
"Les Etats-Unis regrettent tout particulièrement la mort en prison de Thongsouk, dont nous avions évoqué la santé fragile un grand nombre de fois auprès du gouvernement laotien", a indiqué le porte-parole.
"Nous avions instamment demandé au gouvernement de s'assurer qu'il reçoive un traitement médical approprié, incluant si nécessaire un transfert à Vientiane où il pouvait recevoir de meilleurs soins médicaux", a ajouté le porte-parole.
"Nous appelons le gouvernement a relâcher tous ceux qui ont été arrêtés pour avoir exprimé leur opinion politique d'une manière pacifique", a ajouté le porte-parole.
Par ailleurs, l'organisation internationale de défense des droits de l'homme Amnesty International s'est dite, dans un communiqué reçu mardi à Hanoï "consternée" par l'annonce du décès de Thongsouk.
Amnesty rappelle avoir demandé l'an dernier aux autorités laotiennes de fournir des soins d'urgence à Thongsouk et à deux autres dissidents détenus avec lui dans le camp numéro 7 de la province reculée de Houaphanh (nord-est), également très malades, Feng Sakchittaphong et Latsami Khamphoui.
"Il est trop tard pour Thongsouk et sa famille", écrit Amnesty International, mais que doivent encore endurer Feng et Latsami avant que les autorités ne leur accordent des soins ? ".
"Si ces deux hommes ont besoin d'une hospitalisation, ils devraient être transférés immédiatement", demande l'organisation, "c'est la responsabilité du gouvernement de lever immédiatement toutes les restrictions à l'accès des familles et aux visites médicales".
Depuis deux ans, divers pays occidentaux, l'Union européenne et des organisations de défense des droits de l'homme ont demandé instamment, mais en vain, aux autorités laotiennes de renvoyer les trois hommes à Vientiane pour qu'ils y soient soignés.
L'annonce de ce décès intervient alors qu'une nouvelle direction vient de prendre la tête du Laos, avec l'élection de Khamtay Siphandone comme président de la république et Sisavath Keobounphanh comme Premier ministre.
AFP 100958 GMT MAR 98
COMMUNIQUE DU PARTI NATION LAO
C'est avec une profonde émotion et une rancur imprégnée d'indignations et de colères que les membres du Parti NATION LAO ont appris la nouvelle du décès de Monsieur Thongsouk SAYSANGKH1 survenu dans la nuit du 9 au 10 Février dernier, dans sa prison du Nord - Laos où il avait été emprisonné, en même temps que plusieurs autres personnes depuis le 4 Novembre 1990, pour s'être prononcé en faveur de l'instauration d'un système pluripartite.
L'annonce officieuse de son décès n'a été connue qu'au début du mois de Mars et les raisons de sa mort comme celles de ses accusations reflètent la sauvagerie et la désinvolture qui sont les méthodes adoptées par le Gouvernement de Vientiane en violation totale aux Droits inaliénables propres à l'Homme et à tous les citoyens. Les manquements répétés de ce Gouvernement aux obligations qu'il a lui-même contractées en vertu du droit international tels que les Accords d'Helsinki soulignent une fois encore la forme dictatoriale et totalitaire du régime que subit le peuple lao.
En conséquence de quoi, le Parti NATION LAO élève vigoureusement une protestation solennelle à l'encontre du Gouvernement de la dite "démocratique et populaire lao " et réclamons que l'Organisation des Nations Unies ainsi que les Etats représentés à Vientiane interviennent au plutôt auprès des autorités lao actuelles afin que :
1. toutes les clartés soient faites sur ce meurtre dû en partie à la maladie connue de Monsieur Saysangkhi, mais qui résulte surtout des conditions bestiales de sa détention
2. tous les prisonniers d'opinions soient libérés au plutôt et sans condition ;
3. la liste de toutes celles et de tous ceux qui sont morts dans les camps dits de "rééducation " depuis 1975 jusqu'à nos jours, soit publiée et les corps restitués à leurs familles ;
4. les traités d'Helsinki sur le respect des Droits de l'Homme et de la Démocratie soient respectés sans réserve.
En rendant hommage aux organisations lao ou internationales telle que " Amnesty International " qui étaient intervenues auprès du Gouvernement laotien , c'est avec un profond espoir que le Parti NATION LAO qui uvre pour la réconciliation nationale et le retour de la démocratie au Laos fait appel, une fois encore, au soutien et à la compréhension e tous les Gouvernements du Monde encore épris de Liberté et de Démocratie pour aider le malheureux peuple lao à retrouver le chemin de la fraternité dans l'union et l'indépendance nationale
Prince Mangkra SOUVANNAPHOUMA
Président 12 Mars 1998